«La grande particularité du jojk, encore aujourd’hui, c’est son contenu ou sa raison d’être. C’est un chant spontané. Le Same chante pour s’exprimer. On retrouve ici le sens réel, premier, de l’art vocal : l’expression passe bien plus dans le chant, dans sa technique, dans sa maîtrise, dans sa passion, que dans les éventuels mots portés par cette mélodie.
Le chant est pratiquement toujours lié à la vie sociale. «C’est un moyen de se souvenir des autres hommes; on se souvient de certains avec haine, d’autres avec amour et d’autres encore avec tristesse» dit Johan Turi en 1910.
De nombreux jojks, en effet, chantent c’est-à-dire évoquent ou décrivent des personnes. Chaque Same, en principe, a au moins un chant qui lui colle à la peau, son jojk, composé par quelqu’un d’autre, en son honneur ou contre lui. Le jojk peut évoquer ses qualités, son caractère, son courage par exemple, il peut rappeler quelqu’événement important.»
A leur retour, ils demandent à l’auteur compositeur Didier de Giorgi de composer une musique jazz inspiré par ses chants. Le tout est édité sur un CD, disponible sur commande.